lundi 20 avril 2020

Condition

Dimanche après-midi, sous un beau soleil printanier je jouais à "Jacques a dit" pendant qu'à la télévision, à la radio et sur internet le gouvernement jouait à "Edouard n'a pas dit". Edouard Philippe a tenu deux longues heures alors que moi à peine 5 minutes. Il fallait bien ce long temps d'explication pour annoncer le retard d'une semaine sur le plan de déconfinement demandé lundi dernier par le Président à son gouvernement. Espérons que cette semaine de retard n'annonce pas un recul de la sacro-sainte date du 11 mai.

Je devrais commencer à désacraliser ce 11 mai. Il ne sera que le début de la "phase suivante" d'après le Premier Ministre. Combien y a-t-il de phases ? Je ne crois pas qu'il ait évoqué ce point. Tout ce qu'on sait, c'est que le 11 mai "ne sera pas la vie d'avant". Personnellement, ça ne me dérange pas de continuer le télétravail si dans le même temps Grande Fille peut reprendre le chemin de la crèche et que nous pouvons reprendre les sorties familiales en plein air dans les parcs et les bois.

C'est tout le drame de ce qui se joue actuellement, nous ne savons rien de ce qui sera possible dans un premier temps ni dans les temps suivants. Il manque quelque chose comme des conditions de sortie. C'est peut-être mon côté informaticien mais je suis plus en confiance quand j'ai une "Definition of Done" (ou définition du réalisé) clairement énoncée. Cette définition a pour but de décrire précisément les critères à remplir pour qu'une tâche soit considérée comme officiellement terminée. Voici quelques exemples liés à notre situation :
  • il ne faut plus de mort du Covid-19 pour considérer cette épidémie enrayée, ou
  • il faut moins de X nouvelles admissions en soins intensifs concernant cette maladie pour rouvrir les restaurants et les salles de concerts (d'ailleurs y aura-t-il un lien entre réouverture de salles de concerts et restaurants ?)
  • Il faut moins de N personnes testées positives dans Paris pour rouvrir les parcs (inclus celui des Berges de Seine) et pour autoriser la reprise de la course à pied et des sorties en vélo.
Sur la papier, l'exercice gouvernemental d'hier est positif pour donner de l'avancement, faire preuve de transparence. Mais il n'y a d'intérêt à parler pendant deux heures pour dire qu'on avance lentement qu'à condition qu'on sache tous à quoi va ressembler la ligne d'arrivée ? Sans ça, il est presque normal d'observer certaines formes de laisser aller les week-ends.

Cette absence de conditions à respecter pour un retour à la normale rend aussi l'exercice démocratique difficile. Le ministère de la Cohésion des territoires semblait dire hier que le second tour des élections municipales pourrait se dérouler vers fin septembre / octobre. Le 15 mars on avait voté le premier tour la veille du confinement général (avec des conséquences dramatiques d'après cette enquête de FranceInfo). Est-ce que ça signifie que toutes les conditions sanitaires seront réunies au début de l'automne pour reprendre la campagne électorale jusqu'à son dénouement ? Ou est-ce un calendrier envisagé pour ne pas faire percuter congés d'été et opérations de vote ?

Ces conditions permettent de se projeter, d'avoir un peu plus confiance dans un gouvernement qui jusqu'à présent semble nous confiner à vue. En ayant toutes les informations, même sans avoir toutes les cartes en main pour agir sur les différents leviers, on comprendra surement un peu mieux les conditions dans lesquelles on vit.

2 commentaires:

  1. J'ai trouve assez bien, la conférence de presse d'hier. Je pense que je suis à peu près le seul même si tu n'es pas spécialement négatif.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme je l'ai écrit, je n'ai pas regardé mais ça me semble long pour pas grand chose. Après je préfère ça que quand ils jouent entre ministres et président à se contredire.

      Supprimer