jeudi 23 avril 2020

Contrecoup

Quand le moral va, tout va. L'espoir du 11 mai aide beaucoup à mettre du baume au cœur, même si j'ai bien compris que tout ne reviendra pas à la normale tout de suite. En plus je suis d'un naturel optimiste, voire naïf (je croyais dur comme fer à la tenue du Hellfest fin juin). Alors quand vient l'inévitable contrecoup, le choc est dur à encaisser. Aujourd'hui, j'en ai eu ma dose...

Ce mercredi matin, réveil par les infos à la radio, on y parle de risque de deuxième vague à venir alors qu'on ne voit pas la fin de la première. Le Singapour exemplaire se prend un effet boomerang. En France, avec nos potentiels 6% des Français infectés, on est loin de gagner l'immunité. Je ne vais pas aller jusqu'à envier les Suédois qui ont pris le pari homicidaire de ne pas confiner la population (en même temps dès qu'on s'écarte des grandes villes suédoises, la vie ressemble vite à une vie confinée), mais que signifierait une deuxième vague ? Une nouvelle période de 2 mois de confinement à l'automne (et d'autres tous les ans jusqu'à l'arrivée d'un vaccin) ? J'ose rêver à une solution qui ressemblerait à ma vision post 11 mai, avec des magasins ouverts mais pas surpeuplés, des écoles ouvertes mais un télétravail encouragé. Est-ce ma naïveté ou un espoir réaliste ?

Deuxième contrecoup, assez proche du premier en prenant un peu de recul. Le retour des supporters dans les stades et des concerts ne serait possible au plus tôt qu'à l'automne 2021 ! Pour le moment ce n'est qu'une recommandation de scientifiques mais comment imaginer toute une saison de sport sans public. Ça signifierait l'absence de l'Euro de football et des JO déjà décalés d'un an mais aussi une absence de festivals et d'autres concerts pendant 2 ans. L'avenir n'est pas si rose dans cette optique.

Troisième contrecoup, le gouvernement serait favorable à une interdiction des déplacements interrégionaux pendant le déconfinement, c'est à dire au moins jusqu'à mi-juin ! Il nous serait impossible d'aller voir les parents. J'en regretterais presque de ne pas m'être exilé en province au début du confinement comme la moitié de mon immeuble. Je n'arrive pas à imaginer cette mesure qui ralentirait encore plus la relance de l'économie pour tous ceux qui comptent sur le tourisme (et il n'y a pas que les plages de la Côte d'Azur qui en pâtiraient mais aussi tous les gites et autres chambres d'hôtes aux six coins de l'Hexagone). Surtout si on mélange interdiction de déplacements interrégionaux et deuxième vague...

Photo de Mathieu Delmestre
Pour parachever cette journée où pas grand chose ne va, le contrecoup ultime. Je ne le savais pas mais quand on est atteint du Covid-19 il y a aussi deux pics de la maladie, un peu comme cette satanée deuxième vague. J'ai eu le malheur de découvrir cette information aujourd'hui avec le décès d'un autre grand socialiste parisien. Alain Le Garrec, ancien secrétaire de section du 1er arrondissement, élu socialiste d'opposition dans ce 1er arrondissement, expert et amoureux des arrondissements du centre de Paris, il était à mes yeux l'incarnation du rassemblement des 4 arrondissements du centre, ce rassemblement dont on a vécu les premiers pas lors du 1er tour tant décrié des municipales. Il aura eu le bonheur de voir notre tête de liste, sa liste où il était aussi candidat, arrivé en tête même dans son arrondissement conservateur. Il avait attrapé ce Covid-19. Certains de ses proches le pensaient sorti d'affaire, c'était sans compter sur ce deuxième pic fatal... J'ai une pensée émue pour ses camarades les plus proches qui l'ont supportés (car il savait gueuler) et suivis toutes ces années et bien sûr une pensée pour ses proches, ses amis et sa famille qui ont perdu un être extraordinaire.

Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, voici LE morceau qui me met en joie depuis le début de cette période. Merci Casey pour cette énergie et ses propos !

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