Au quotidien, finies les petites discussions au détour d'un couloir sur la belle météo pour la saison, sur les activités du week-end ou sur la dernière journée de championnat. Terminés les apéros entre collègues à la sortie du boulot ou les restos entre amis jusqu'à pas d'heure. Reportées les visites aux parents ou grands-parents. Mis en suspens les week-ends avec la belle-soeur.
Vraiment ? On serait tous contraints au repli sur soi, à l'isolement, à la solitude, à l'absence de communication avec toute autre personne que soi devant sa glace ?
Pas vraiment, non ! Depuis le début de cette période un peu folle, Internet regorge d'idées et d'outils pour garder le contact, voire même pour le développer. Presque tous les jours en fin d'après-midi Grande Fille demande sa demi-heure d'histoires avec une de ses grands-mères. A deux ans et demi, elle peste comme une grande quand la connexion fait des siennes et qu'on ne peut pas voir Mamie dans l'ordinateur. Elle apprend aussi les règles de la communication comme ne pas mettre ses doigts dans la bouche si elle veut que Mamie la comprenne. Grande Fille communique bien plus régulièrement avec ses grands-parents aujourd'hui qu'il y a deux mois, pour le plus grand plaisir de tous.
Pour les plus grands aussi on se retrouve et un nouvel agenda se met en place. Un soir par semaine, Docteure redécouvre les joies des jeux de rôles avec ses amis. Ça devait faire des années qu'elle ne s'y était pas adonnée et jamais à cette fréquence depuis que je la connais.
Le vendredi soir n'a presque pas changé. Entre amis et collègues, on se retrouve autour d'un mojito, une bouteille de vin, un verre d'un antique rhum ou un alcool de dattes. On raconte n'importe quoi, on continue de se plaindre, de rire, de refaire le monde. Certes on est un peu moins nombreux, on ne peut pas lancer plusieurs conversations en même temps, on ne peux plus faire râler notre serveur-se préféré-e en ne regroupant pas nos commandes, en revanche plus de contrainte d'enfant à nourrir ou coucher, plus d'urgence avec le dernier RER (pour ceux qui auraient déjà pris un peu plus de temps). On peut s'attarder pour écouter à quoi ressemble le confinement à Mayotte devant une plage aguichante mais interdite, pour regarder les chats de l'autre se régaler du saumon de leurs maitres ou pour partir sans une défense enflammée de la retraite par répartition
Ces nouveaux moments de convivialité ne peuvent remplacer la richesse des contacts physiques mais sont bien plus qu'un pis aller. Ce genre de moments se multiplient un peu partout, des pensionnaires de
maisons de retraite retrouvent un contact avec leurs enfants et
petits-enfants et découvrent eux aussi les joies de la visioconférence. Certains de ces moments semblent se fondre tellement bien dans notre quotidien que je ne vois pas pourquoi ils devraient disparaître avec la fin du confinement.
Ces nouveaux moments mettent aussi en exergue la fracture numérique qui existe toujours. La personne en zone blanche ne pourra pas partager son coucher de soleil avec sa fratrie partie à la ville. L'écolier ou l'étudiant aura plus de mal à bénéficier d'un suivi pédagogique s'il n'a pas un PC ou une connexion internet chez lui. Dans ce monde d'après, il ne faudra pas oublier ces endroits laissés pour compte car pas assez rentable. Si internet peut simplifier largement la vie, son absence peut singulièrement la compliquer.
En bonus, on peut même en profiter pour continuer à faire de la musique avec ses amis :
Je ne connaissais pas ce blog ! Si tu veux des contacts on a un KdB en Visio ce soir. Voir l’adresse sur mon blog aubistro.fr pour te connecter.
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